Le moulin de Wodecq
Comme Alphonse Daudet, que mon père chérissait au même titre que certains autres auteurs de la langue française, sa quête des lettres a commencé auprès d'un moulin, celui de son enfance était celui du Mouflu à Wodecq, dans le pays de collines quelque part en Belgique, aux confins de la Flandres et du pays vert. C'est donc non loin d'Ellezelles que commence cette enquête qui plairait, je l'espère à un Hercules Poirot.
Son père était cordonnier et marchand de chaussures, sa mère, femme au foyer quoique institutrice de formation. Elle n'avait pas achevé ses études pour se marier avec l'homme qu'elle aimait.
Les trois frères - Le moulin de Wodecq - La maison familiale et magasin de chaussures
Le décors est planté, reste quelques acteurs pour que commence le drame. La fraterie comptera trois frères comme dans les aventures de Tintin et le secret de la Licorne.
Ici pas de Moulinsart mais un moulin à eau dont mon père garda un souvenir digne d'un château.
C'est le lieu où il allait retrouver Céline, la grand-mère et marraine qu'il chérissait. Il vécu dans ce lieu des aventures propres à chaque gamin de la campagne de ce temps là.
Mon père décrivait un endroit qui tenait en son coeur tout un sac, non de grains, mais de souvenirs émus.
Il me raconta avoir revu les lieux plus tard, à l'âge adulte et s'être rendu compte du dénument qui y régnait mais les liens qui l'unissait à sa grand mère devaient valoir pour lui bien plus que le trésor de Rackam le Rouge.
Un jour, il tomba à l'eau du moulin et mon grand oncle, le sauva héroïquement de la noyade pour se faire agonir par la grand-mère démontée !
Cet épisode à la conclusion humoristique fit pourtant place un jour à un autre d'une bien plus fâcheuse tournure. Son plus jeune frère, Christian, alors âgé de 13 ans, un vendredi Saint, se fit tuer dans un accident de la route alors qu'il revenait de chez cette grand-mère tant aimée à qui il avait rendu visite.
La pauvre ne se remis pas du choc et parti le rejoindre de l'autre côté du miroir, laissant la mon père, son autre frère et leurs rêves d'enfants. Ces jours de Toussaints, je revois mon père, pourtant avare en sentiments, ému, en train de se recueillir sur la tombe de cette grand-mère. Cela dura jusqu'à la dernière année de la concession, moment où j'eu l'impression qui lui faisait un ultime adieu.
HTML Builder